heureuse fille abandonnée, — je ne sais plus où aller ni que dire.
— Je suis navré dans l’âme de voir les larmes — flétrir ainsi les roses cramoisies de ses joues. — Madame, prenez courage, ne vous abandonnez pas à une stérile douleur ; — j’ai dans cette ville un petit bien, — qui vaut, je pense, une centaine de livres ; — il est à votre disposition, comme tout ce que je possède. — Je vais vous procurer immédiatement un déguisement, — et vous placer en service dans cette ville ; — vous connaîtrez tout ce qui se passera, sans être vous-même connue. — Allons, ne vous affligez plus d’un mal irrémédiable ; — ne versez plus de larmes pour un homme plus que perverti.
Je vous rends grâces, monsieur.
— Oui, on m’a zoué bien des sales tours, — mais zamais on ne m’en a zoué un aussi infect.
— Fils Civette, Francis, ma fille, excusez-moi ; — vous voyez de quelle profonde douleur je suis accablé — par la faute de cette malheureuse enfant, votre sœur Luce. — Mais il m’arrive ce qui est arrivé à tant de familles ; — les enfants les plus chéris sont ceux qui causent le plus de tourment.