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LE PRODIGUE DE LONDRES.

Mais nous allons immédiatement rédiger un testament, — où nous vous attribuerons une fortune fictive, — si considérable — que sir Lancelot vous suppliera d’épouser sa fille. — Vous remettrez à maître Girouette ce testament — par lequel la fille de sir Lancelot sera instituée votre légataire universelle ; — et vous ferez jurer au susdit Girouette de ne montrer ce testament à personne, avant votre mort. — Sur quoi, ce nigaud de Girouette — n’aura rien de plus pressé que de révéler à sir Lancelot — la teneur et les clauses de votre testament. — Pas d’hésitation ! Laissez-vous guider par moi. — Vous verrez vite ce qui en résultera.

mathieu.

— À l’œuvre donc ! si ce testament me vaut la main de cette héritière, — cher Christophe, je rendrai hommage à ton adresse.

Ils sortent.

SCÈNE V.
[Un appartement chez sir Lancelot.]
Entrent Luce et Asphodèle.
asphodèle.

Toujours morose, mademoiselle ? — Pas un sourire pour votre Asphodèle ! Voyons, au nom du ciel !

luce.

Arrière ! méchant vaurien ! Lâche ma main.

asphodèle.

— Voilà votre main, mais je ne m’en séparerai pas ; — elle est due à mon amour, puisque mon cœur est à toi !

luce.

Je ferai retrousser votre cotte par dessus vos oreilles pour votre impertinence, petit coquin.

Entrent Lancelot et Girouette.
lancelot.

Eh bien, fillette, qu’y a-t-il ?