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LE PRODIGUE DE LONDRES.

mathieu.

Est-ce que vous vous appelez maître Olivier ?

olivier.

Que vous importe ?

mathieu.

Je voudrais savoir si on ne pourrait pas facilement jouer un bon tour à maître Olivier.

olivier.

Oui ! zoue-moi un tour de ta façon ! zoue-moi un tour de ta façon ! Et ze te traiterai comme tu n’as pas été traité, depuis que ta maman t’a mis un bandeau à la tête ! Me zouer un tour !

mathieu.

Qu’il y vienne ! qu’il y vienne !

olivier.

Morbleu ! morbleu ! si le respect humain ne me retenait, ze t’appliquerais une ziffle qui te ferait voir trente-six sandelles… Ranze-toi ! Lase-moi !… Ze suis un brandon enflammé. Ranze-toi !

mathieu.

Allons, je vous pardonne par considération pour vos amis.

olivier.

Au diable tous mes amis ! Que me parles-tu de mes amis ?

lancelot.

Assez, cher monsieur Olivier ! assez, maître Mathieu ! Mesdemoiselles, ici, en présence de tous vos galants, tous hommes de mérite, je vais vous dire qui d’entre eux je choisirais de préférence pour conclure avec vous la difficile transaction du mariage… Dois-je être franc avec vous, messieurs ?

arthur.

Oui, monsieur, c’est le meilleur parti à prendre.