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SCÈNE IV.

À Olivier.

Qu’y a-t-il, mon cher ? Qu’est-ce qui vous fâche ?

olivier, montrant sir Arthur.

Eh ! mon ami, il me menace de m’enrôler de force.

lancelot.

Ah ! fi ! sir Arthur ! l’enrôler, lui ! C’est un homme qui compte.

girouette.

Pour ça oui, sir Arthur, il a assez de nobles et de souverains d’or dans sa poche pour pouvoir compter.

arthur.

Il n’en combattrait que mieux. S’il n’était pas de vos amis, il verrait que j’ai le pouvoir de presser des gens aussi haut placés que lui.

olivier.

Ze vous en défie. Essayez !

mathieu, à Olivier.

Morbleu ! on peut enrôler les gens de votre étoffe. Le drap et la serge sont faits pour être pressés.

olivier, à Mathieu.

C’est bon, monsieur. Vous avez beau vous moquer du drap et de la serze ; z’ai vu des habits de serze, comme le mien, durer plus longtemps que des zaquettes de soie, comme la vôtre.

mathieu.

Bien dit, monsieur le zézayeur.

olivier.

Oui, bien dit, monsieur le godelureau. Crois-tu que z’aie peur de ta cotte de soie ? Ze ne te crains pas, va.

lancelot.

Allons, assez ! soyons tous bons amis.

girouette.

Oui, ça vaudra mieux, mon bon maître Olivier.