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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

hodge.

— Oui. Les voilà. Que Dieu envoie quelqu’un — pour les lire, et non-seulement pour les lire, mais pour nous apercevoir, — et non-seulement pour nous apercevoir, — mais pour nous venir en aide. Oh ! quel froid ! quel froid ! quel froid !

Tous deux se retirent au fond du théâtre. L’un se met à un bout, l’autre, à l’autre bout du pont.
Entre Friskibal.
FRISKIBAL, lisant les affiches.

— Que vois-je ? Deux Anglais dévalisés par les bandits !

Apercevant Cromwell.

— L’un d’eux à l’air d’être un gentleman. — C’est dommage que la fortune lui ait été dure — au point de le faire tomber entre les mains désespérées des voleurs. — Je vais l’interroger sur sa condition. — Dieu vous garde, monsieur ! Vous êtes Anglais ?

cromwell.

Oui, monsieur, un Anglais en détresse.

FRISKIBAL, apercevant Hodge.

Et vous, qui êtes-vous, mon ami ?

hodge.

Qui ? moi, monsieur ? Ma foi, je ne sais pas trop moi-même ce que je suis pour le moment ; mais, monsieur, j’étais forgeron, monsieur, un pauvre maréchal de Putney. Voilà mon maître, monsieur, là-bas. J’ai été volé pour l’amour de lui, monsieur.

friskibal.

— Je vois que vous avez été rencontrés par les bandits, — et alors je n’ai pas besoin de vous demander pourquoi vous êtes dans cet état… — Mais, Friskibal, pourquoi questionnes-tu ces gens-là — sur leur situation, et ne soulages-