Eh bien, Hodge, quel remède ? à quel expédient allons nous recourir maintenant ?
Vraiment, je ne sais pas ; pour mendier, je ne vaux rien ; pour voler, moins encore. Ma foi, il ne me reste plus qu’à retourner à mon vieux métier, au marteau et aux fers à cheval. Mais le malheur, c’est que je ne connais pas l’humeur des chevaux dans ce pays-ci : j’ignore s’ils ne sont pas trop vifs et trop prompts à la ruade. Car, quand je tiens une jambe dans ma main, si par hasard la bête regimbe et me met l’autre dans la mâchoire, adieu la compagnie ! Me voilà par terre. Ci-gît Hodge.
Je crois, Hodge, que tu dois travailler pour nous deux.
Oh ! maître Thomas, ne vous l’ai-je pas dit ? Que de fois je vous ai dit : Tom, ou maître Thomas, apprenez à ferrer un cheval, ça vous sera nécessaire un jour ! Mais vous ne m’écoutiez pas. Ah çà, comment appelez-vous les drôles qui nous ont dépouillés ?
Les bandetti.
Bandetti, dites-vous ? Je ne sais pas comment on les appelle ici, mais je suis sûr qu’en Angleterre nous les appelons de francs voleurs. Ah ! Tom, que ne sommes-nous à Putney, à boire l’ale de là-bas ?
— Du calme, l’homme ! place ici ces deux affiches, — et mettons-nous en faction sur ce pont. — L’usage, en ce pays, veut — que, si un étranger souffre du besoin, — il expose la cause de sa misère ; — et ceux qui sont disposés à le secourir — s’empressent de le faire. Eh bien, as-tu mis les affiches ?