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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

le gouverneur.

— Quelle est donc cette affaire, monsieur ? puis-je la savoir ?

bowser.

— Oui, monsieur ; car toute la ville va la connaître. — On vient de voler dans le trésor du roi — ses plus riches joyaux : — leur valeur est de sept mille livres. — Le gaillard qui les a pris est pendu ; — il a avoué que, pour trois cents livres, — il les avait vendus à un certain Bagot, demeurant à Londres. — Ce Bagot s’est enfui, dit-on, à Anvers, — et je suis venu ici pour le chercher. — Le premier qui pourra me donner de ses nouvelles — aura cent livres pour récompense.

banister.

— Ô infaillible justice que Dieu rend à l’innocent !

le gouverneur.

— Vous arrivez à propos, maître Bowser. — Voici Bagot, le misérable que vous cherchez. — J’ai entre mes mains tous les joyaux volés. — Gardes, ayez l’œil sur lui et tenez-le ferme.

bagot.

— Le diable me devait une humiliation ; il vient de me l’infliger.

bowser.

— Quoi ! voilà ce Bagot ! emmenez-le, mes braves. — Nous n’attendrons pas sa réplique. — Chargez-le de fers ; nous allons le faire juger — en Angleterre, où ses vilenies sont connues.

bagot.

— Que le malheur et la confusion tombent sur vous tous ! — Oh ! me pendre ! me noyer ! me tuer moi-même ! — laissez-moi les bras libres ! que je coure vite en enfer !

bowser.

— Allons, emmenez-le ! bâillonnez-le, ce gueux !

On emmène Bagot.