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SCÈNE V.

les rafales de Neptune… Je vous dirai, maître Thomas, que j’ai été en danger de naufrage, et, quand j’ai vu que Borée commençait à faire le brutal avec nous, alors je me suis mis à genoux et j’ai invoqué Vulcain.

cromwell.

Et pourquoi as-tu invoqué Vulcain ?

hodge.

Parce que, de même que le compère Neptune est le dieu des mers, Vulcain est le seigneur des forgerons. Or, comme je suis forgeron, j’ai pensé que sa divinité aurait quelque souci de moi.

cromwell.

Bonne idée ; mais, dis-moi, as-tu dîné ?

hodge.

Non, à vous dire vrai, maître Thomas ; pas même un morceau !

cromwell.

Allons, viens avec moi, tu vas te régaler à ton aise. Et toi, Anvers, adieu, sans doute pour toujours !

Cromwell et Hodge sortent.

SCÈNE V.
[Anvers. Le comptoir anglais.]
Entrent le gouverneur du comptoir anglais, Bagot, Banister, sa femme et deux exempts.
le gouverneur.

— Vous dites que Cromwell est parti, maître Bagot. — Quel déplaisir, je vous prie, quel motif a pu causer ce départ ?

bagot.

— À vous dire vrai, c’est un coup de tête. — Il est de ces jeunes gens qui ne savent pas voir leur bonheur où il est. — La passion du voyage, voilà sa raison. —