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SCÈNE IV.

À part.

— Je le ferai mourir de faim avant de lui laisser un denier.

Haut.

— Sur ce, maître Cromwell, je prends congé de vous ; — car il faut que j’aille de ce pas chez le gouverneur.

cromwell.

— Adieu, monsieur. Par grâce, souvenez-vous de ce que je vous ai dit.

Sort Bagot.
CROMWELL, seul.

— Non, Cromwell, non, tu n’as jamais eu l’âme assez vile — pour vivre de mensonge et d’exploitation. — À l’avenir, mon temps sera employé à voyager.

Il sort.
Entre Hodge.
hodge.

Ah ! patron ! vous appelez ça m’envoyer à votre petit Thomas ! C’est au mât que vous voulez dire, et au grand mât encore ! Je n’aurais jamais cru qu’une traversée par eau fût une pareille affaire. À Putney vous pouvez aller au Jardin de Paris (2) pour deux pences, assis aussi tranquillement que possible, sans cahot ni secousse dans les entrailles, et dans un petit bateau. Mais cette fois-ci nous avions à peine fait quatre milles sur la grande eau verte qu’au moment où j’allais prendre mon goûter d’après-midi, ainsi que c’est l’habitude chez nous, j’ai senti comme si mes boyaux se soulevaient. Alors un des matelots m’a vu et m’a dit : courage ! laisse là tes provisions et va te débarrasser, ce n’est qu’une anguille que tu as dans le ventre. C’est bien, pendant que j’allais là, les matelots sont allés à mes provisions. Puis, pensant que j’étais mieux informé là-dessus qu’aucun passager, ils m’ont demandé de quel bois le navire était fait, et ils ont tous juré que je leur avais répondu aussi juste que