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SCÈNE IV.

me donner une vingtaine d’écus au moins, — le voilà qui m’insinue un méchant pourboire ! — Soit, je me vengerai sur ce Banister. — Je vais trouver ses créanciers et leur racheter toutes ses dettes. — Comme on croira que je fais la chose par compassion, — je suis sûr de les avoir à bon compte. — Une fois l’affaire faite, il ne pourra rester nulle part dans la chrétienté, — sans que je lui torture le cœur à force de chagrins. — Oui, si ce Banister devient mon débiteur, — par le ciel et par la terre, je m’acharnerai contre lui

Il sort.
Entre le chœur.
le chœur.

Maintenant, messieurs, figurez-vous
Que le jeune Cromwell est à Anvers,
Caissier des marchands anglais,
Et que Banister, pour échapper à la haine de Bagot,
Apprenant que celui-ci a racheté quelques-unes de ses dettes,
S’est sauvé à Anvers avec sa femme et ses enfants.
À cette nouvelle, Bagot s’est mis à leur poursuite.
Et il a envoyé en avant les billets dus par Banister,
Pour se venger sur ce malheureux.
Que va-t-il arriver ? Asseyez-vous patiemment, et voyez.
La fourberie aura sa juste récompense.

Sort le chœur.

SCÈNE IV.
[Anvers. Un cabinet.]
Cromwell entre, portant des sacs d’argent. Il vide ces sacs et compte les pièces de monnaie qu’ils contiennent.
cromwell.

— Jusqu’ici mon compte est parfaitement exact. — Mais, Cromwell, cette besogne ne te convient pas. — Tes goûts te poussent aux voyages, — et nullement à vivre ainsi cloî-