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SCÈNE VIII.

grandeur n’a pu le défendre — contre le coup de foudre du ciel, et le crime a eu sa récompense.

escanès.

C’est très-vrai.

Entrent trois seigneurs.
premier seigneur.

— Voyez, nul autre n’est admis par lui — en conférence particulière ou en conseil.

deuxième seigneur.

— Cet état de choses ne sera pas supporté plus longtemps sans une remontrance.

troisième seigneur.

— Et maudit soit celui qui ne la secondera pas !

premier seigneur.

— Suivez-moi donc… Seigneur Hélicanus, un mot.

hélicanus.

— À moi ? Soyez le bienvenu… Bonjour, messeigneurs.

premier seigneur.

— Sachez que nos griefs ont atteint le comble, — et vont enfin déborder.

hélicanus.

— Vos griefs ? pourquoi ? Ne faites point injure au prince que vous aimez.

premier seigneur.

— Ne vous faites point injure à vous-même, noble Hélicanus. — Si le prince est vivant, mettez-nous à même de le saluer, — ou de savoir sur quelle terre fortunée il respire. — S’il est encore de ce monde, nous irons le chercher ; — s’il repose dans son tombeau, nous l’y trouverons ; — sortons du doute : vivant, il doit nous gouverner ; — mort, il nous donne motif de le pleurer, — et nous laisse libres pour une nouvelle élection.