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PÉRICLÈS.

thaïsa.

— Hélas ! mon père, il ne me sied pas — d’être aussi hardie avec un chevalier étranger ; — il pourrait prendre mon offre pour une offense ; — car les hommes prennent pour effronteries les avances des femmes.

simonide.

Eh bien ! — faites cet que je vous dis, ou vous allez me fâcher.

THAÏSA, à part.

— Ah ! par les dieux, il ne pouvait me faire plus grand plaisir.

simonide.

— Et dis-lui en outre que nous désirons savoir — de quel pays il est, son nom et sa famille.

THAÏSA, à Périclès.

— Messire, le roi mon père a bu à votre santé.

périclès.

— Je le remercie.

thaïsa.

— En souhaitant que ce qu’il buvait fût autant de sang vivifiant pour vous.

périclès.

— Je vous remercie, lui et vous, et je lui fais volontiers raison.

thaïsa.

— Et en outre il désire savoir de vous — de quel pays vous êtes, votre nom et votre famille.

périclès.

— Je suis un gentilhomme de Tyr ; mon nom est Périclès ; — mon éducation a été celle des arts et des armes ; — en cherchant les aventures dans le monde, — j’ai perdu par une mer orageuse mes vaisseaux et mes hommes, — et, après un naufrage, j’ai été poussé sur cette côte.