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ÉDOUARD III.

ladie, aux souffrances, au dénûment ; — et aujourd’hui, comme nous sommes incapables de servir, — le capitaine de la place nous a jetés dehors, — pour épargner ainsi une dépense de nourriture.

édouard.

— Charitable action, et bien digne d’éloges — Mais comment imaginez-vous donc vous sauver ? — Nous sommes vos ennemis ; et, dans cette situation, — nous ne pouvons faire moins que de vous passer au fil de l’épée, — puisque toutes nos offres de conciliation ont été repoussées.

premier français.

— Si votre grâce ne daigne pas prononcer une autre sentence, — la mort nous paraît aussi acceptable que la vie.

édouard.

— Pauvres gens, déjà si éprouvés, et plus désespérés encore ! — Allez, Derby, allez, faites-leur donner des secours ; — commandez que des vivres leur soient distribués, — et donnez à chacun d’eux cinq écus.

Sortent Derby et les Français.

— Le lion dédaigne de frapper la proie qui s’abandonne ; — et l’épée d’Édouard doit s’en prendre ceux — qu’a pervertis une opiniâtreté réfléchie.

Entre lord Percy.

— Lord Percy ! soyez le bienvenu. Quoi de nouveau en Angleterre ?

percy.

— La reine, milord, se recommande à votre grâce. — Je suis charge par son altesse et par le lord vice-roi — d’apporter cette heureuse nouvelle d’un succès : — David d’Écosse, qui récemment avait pris les armes, — (pensant, sans doute, qu’il triompherait bien vite, — votre altesse étant absente du royaume,) — a été vaincu, soumis et