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SCÈNE V.

— comme j’en ai déjà informé sa grâce, — de ne jamais remettre l’épée au fourreau, de ne jamais accepter de trêve.

le roi jean.

— Ah ! voilà pour nous l’ancre d’une plus ferme espérance. — Mais, d’un autre côté, quand je songe aux amis — que le-roi Édouard a recrutés dans les Pays-Bas, — parmi ces épicuriens toujours ivres, — ces Flamands mousseux, gonflés de double bière (6), — qui boivent et se soûlent partout où ils passent, — je sens ma colère s’échauffer quelque peu. — En outre, nous apprenons que l’empereur s’en mêle — et investit Édouard de sa propre autorité. N’importe ! plus leur nombre sera grand, — plus la moisson de gloire sera belle, après la victoire. — Outre nos forces domestiques, nous avons des amis. — Le farouche Polonais et le belliqueux Danois, — le roi de Bohême et de Sicile, — se sont tous ligués avec nous, — et sont, je pense, en marche pour nous joindre.

Tambour derrière le théâtre.

— Mais, doucement ! j’entends la musique de leurs tambours ; — d’où je conclus qu’ils sont près d’arriver.

Entrent le roi de Bohême et ses forces, avec un renfort de Danois, de Polonais et de Moscovites.
le roi de bohême.

Roi Jean de France, comme l’amitié et le bon voisinage — l’exigent, quand un allié est quelque peu harcelé, — je viens à ton aide avec toutes les forces de mon pays.

un chef polonais.

— Et moi, de la grande Moscou, terrible ami Turcs, — et de la fière Pologne, nourrice d’hommes hardis, — je t’amène ces serviteurs — tout prêts à combattre pour ta cause.