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SCÈNE XIX.

il est sûr que vous êtes ma fille… Mais quelle est cette musique ?

hélicanus.

— Monseigneur, je n’en entends aucune.

périclès.

Aucune ? — C’est la musique des sphères : écoutez, ma Marina.

lysimaque.

— Il ne serait pas bon de le contrarier ; cédons-lui.

périclès.

Les sons les plus exquis ! — Est-ce que vous n’entendez pas ?

lysimaque.

De la musique ? Monseigneur, j’entends…

périclès.

La plus céleste musique ; — elle me pénètre de ses harmonies, et une profonde somnolence — pèse sur mes paupières ; laissez-moi reposer.

Il s’endort.
lysimaque.

Un oreiller pour sa tête ! — Sur ce, laissons-le tous… Allons, mes compagnons, mes amis, — si l’événement répond à ma juste conjecture, — je me souviendrai de vous.

Lysimaque, Hélicanus, Marina et sa compagne s’éloignent.
Diane apparaît, comme en une vision, à Périclès endormi.
diane.

Mon temple est in Éphèse ; hâte-toi de t’y rendre,
Et offre un sacrifice sur mes autels.
Là, quand mes virginales prêtresses seront réunies.
En présence de tout le peuple assemblé,
Révèle comment tu as perdu ta femme sur mer ;
Appelle la pitié sur tes malheurs et sur ceux de la fille,
Et fais-en la vivante peinture.