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SCÈNE XVI.

la maquerelle, à Marina.

Avancez ; suivez-moi.

marina.

— S’il existe des feux brûlants, des couteaux affilés, des eaux profondes, — je garderai noué le nœud de ma virginité. — Diane, seconde ma résolution !

la maquerelle.

Qu’avons-nous à faire de Diane ? Eh bien, voulez-vous venir avec nous ?

Ils sortent.

SCÈNE XVI.
[Tharse. Le palais de Cléon.]
Entrent Cléon et Dionysa.
dionysa.

Ah çà, êtes-vous fou ? Peut-on défaire ce qui est fait ?

cléon.

— Ô Dionysa, le soleil et la lune — n’ont jamais vu scène de meurtre pareille !

dionysa.

Je crois — que vous allez retomber en enfance.

cléon.

— Quand je serais le souverain seigneur de l’immense univers, — je le donnerais pour défaire ce forfait. Une si noble fille, — moins noble par le sang que par la vertu ! une princesse — digne devant l’impartiale équité — de la plus belle couronne de la terre ! Et ce misérable Léonin — que tu as empoisonné ! — Si tu lui avais fait raison en buvant à la même coupe, cet acte de courtoisie — aurait dûment achevé ton œuvre ! Que pourras-tu dire, — quand le noble Périclès redemandera sa fille ?