— Je vous quitte, ma chère dame, pour un moment ; — marchez doucement, je vous prie ; ne vous échauffez pas le sang. — Ah ! c’est qu’il faut que j’aie soin de vous.
Merci, chère madame.
— Est-ce le vent d’ouest qui souffle ?
Le vent du sud-ouest.
— Quand je suis née, le vent était nord.
Vraiment ?
— Mon père, m’a dit ma nourrice, n’avait pas peur ; — Braves marins ! criait-il aux matelots, et il écorchait — ses royales mains à haler les cordages ; — cramponné à un mât, il reçoit un coup de mer — qui crève presque le pont, et des hunes — enlève un mousse. Ah ! dit-il, — tu veux t’en aller ! et, se laissant tomber avec art, — les voilà tous qui dégringolent de l’avant à l’arrière ; le bosseman siffle, — le patron appelle, et triple la confusion.
— Et quand cela a-t-il eu lieu ?
Quand je suis née. — Jamais les vagues ni le vent n’ont été plus violents.
— Allons, dites vite vos prières.
Que voulez-vous dire ?
— S’il vous faut un petit moment pour prier, — je vous