— Eh bien, Marina ! pourquoi êtes-vous seule ? — Comment se fait-il que ma fille ne soit pas avec vous ? — Ne vous brûlez pas le sang à vous chagriner ; n’avez-vous pas — en moi une nourrice ? Seigneur ! comme votre visage est altéré — par cette stérile douleur ! Allons, allons, — donnez-moi votre guirlande de fleurs, que la mer ne la flétrisse pas. — Promenez-vous là avec Léonin ; l’air est vif, — perçant, et stimule l’appétit. Allons ! — Léonin, prends-la par le bras, et promène-toi avec elle.
Non, je vous prie ; — je ne veux pas vous priver de votre serviteur.
Allons, allons ; — j’ai pour le roi votre père et pour vous-même — plus que l’affection d’une étrangère. Tous les jours — nous l’attendons ici ; quand il arrivera et qu’il trouvera — ainsi flétrie cette merveille digne naguère de tous les éloges, — il regrettera les fatigues de son grand voyage, — et il nous blâmera, mon seigneur et moi, de n’avoir pas pris — de votre bien-être un soin suffisant. Allons, je vous prie, — promenez-vous, et reprenez votre gaîté ; conservez — cette excellente mine qui ravissait — les regards des jeunes et des vieux… Ne vous inquiétez pas de moi ; — je puis rentrer seule.
C’est bien, j’y vais ; — mais je n’en ai pas envie.
— Allez, allez, je sais que c’est bon pour vous. — Promenez-vous au moins une demi-heure, Léonin ; — souvenez-vous de ce que j’ai dit.
Soyez tranquille, madame.