Relâche les boulines, toi là-bas, entends-tu ? entends-tu ?… Ouragan, souffle et crève.
Pourvu que nous ayons du large, les flocons d’écume de la vague peuvent bien atteindre la lune ; je ne m’en inquiète guère.
Seigneur, il faut que la reine soit jetée par-dessus le bord ; la mer est haute, le vent est violent, et ils ne se calmeront que quand le navire sera débarrassé de la morte.
C’est une superstition que vous avez.
Pardonnez-nous, seigneur ; c’est une observation qui a été constamment faite par nous en mer, et nous insistons sur la tradition. Ainsi livrez-la vite ; car il faut qu’elle soit jetée à la mer sur-le-champ.
— Faites comme bon vous semble… Malheureuse reine !
La voilà gisante, là, seigneur.
— Tu as eu de terribles couches, ma chérie ; — pas de lumière, pas de feu ; les éléments ennemis — t’ont complètement abandonnée ; je n’ai pas même le temps — de te déposer selon les rites dans ta tombe ; il faut que sur-le-champ — je te jette dans le limon des mers, à peine couverte du cercueil ; — là, au lieu du monument funèbre — et des lampes à jamais allumées, la baleine vomissante — et les flots grondant pèseront sur ton corps — gisant parmi de simples coquillages. Lychorida, — dis à Nestor de m’apporter des épices, de l’encre et du papier, — ma cassette et mes joyaux, et dis à Nicandre — de m’apporter la boîte