— Patience, bon sire ! n’assistez pas l’ouragan. — Voici tout ce qui reste vivant de votre femme, — une petite fille ; pour l’amour d’elle, — soyez homme, et prenez courage.
Ô dieux ! — Pourquoi nous faire aimer vos dons splendides, — et nous les enlever immédiatement ? Nous autres, ici-bas, — nous ne reprenons pas ce que nous donnons, et en cela nous vous — donnons une leçon de générosité.
Patience, bon sire, — au nom de ce fardeau même !
Puisse maintenant ta vie être douce ! — Car jamais enfant n’eut une naissance plus orageuse. — Puisse la nature être paisible et bonne ! — Car tu as eu en ce monde la plus rude bienvenue — qu’ait jamais eue fille de prince ! Puisse ton avenir être heureux ! — Tu as eu la plus bruyante nativité — que le feu, l’air, l’eau, la terre et le ciel réunis pouvaient te faire, — pour proclamer ta venue au monde ; la perte — que tu as subie dès le point de départ ne saurait être compensée par ton arrivée dans la vie — et par tout ce que tu peux y trouver… Que les dieux bons — jettent sur elle leur plus bienveillant regard !
Où en est le courage, seigneur ? Dieu vous garde !
— J’ai assez de courage. Je ne crains pas la tempête : — elle a fait ce qu’elle pouvait me faire de pire. Cependant, — pour l’amour — de cette pauvre enfant, marinière si novice, — je voudrais qu’elle se calmât.