— Présomptueux Saturninus, qui interromps le magnanime Titus, — quand il veut ton bien !
— Contiens-toi, prince ; je te rendrai — les cœurs des peuples, dussé-je les détacher d’eux-mêmes.
— Andronicus, je ne te flatte point, — mais je t’honore, et je t’honorerai jusqu’à ma mort. — Si tu veux fortifier mon parti de tes amis, — je t’en serai profondément reconnaissant, et la reconnaissance, pour les hommes — à l’âme généreuse, est une noble récompense.
— Peuple de Rome, et vous, tribuns du peuple, — je vous demande vos voix et vos suffrages ; — voulez-vous les confier amicalement à Andronicus ?
— Pour complaire au bon Andronicus, — et pour célébrer son heureux retour à Rome, — le peuple consent à accepter celui qu’il désignera.
— Tribuns, je vous remercie, et je demande — que vous élisiez le fils aîné de votre empereur, — le seigneur Saturninus, dont j’espère que les vertus — rayonneront sur Rome, comme Titan sur la terre, — et mûriront la justice en cette république ; — si donc vous voulez élire qui je désigne, — couronnez-le et criez : Vive notre empereur !
— Par la voix et aux acclamations de toutes les classes, — des patriciens et des plébéiens, nous créons — le seigneur Saturninus empereur suprême de Rome, — et nous crions : Vive Saturninus, notre empereur !