bres, jusqu’à ce qu’ils soient entièrement consumés.
— Ô cruelle, irréligieuse piété !
Jamais la Scythie fut-elle, à moitié près, aussi barbare ?
— Ne comparez pas la Scythie à l’ambitieuse Rome. — Alarbus va reposer ; et nous, nous survivons — pour trembler sous le regard menaçant de Titus. — Donc, Madame, du courage ; mais espérez en même temps — que les mêmes dieux, qui armèrent la reine de Troie — d’une occasion de châtier — pleinement le tyran de Thrace dans sa tente (2), — pourront aider Tamora, la reine des Goths, — (quand les Goths étaient Goths et que Tamora était reine), — à venger sur ses ennemis ces sanglants outrages.
— Voyez, mon seigneur et père, comme nous avons accompli — nos rites romains : les membres d’Alarbus sont dépecés, — et ses entrailles alimentent le feu du sacrifice, — dont la flamme parfume le ciel, comme un encens. — Il ne nous reste plus qu’à enterrer nos frères, — et à les accueillir dans Rome au bruit des fanfares.
— Qu’il en soit ainsi, et qu’Andronicus — adresse à leurs âmes ce dernier adieu.
Dans la paix et l’honneur reposez ici, mes fils ; — champions les plus hardis de Rome, dormez ici — à l’abri des hasards et des malheurs de ce monde ! — Ici pas de