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LES DEUX NOBLES PARENTS.

solue à les condamner pour toujours au silence. — Ajournez la cérémonie que nous allions accomplir, — et suspendez — votre cuirasse devant votre cœur, autour de ce cou — qui est mon bien et que je prête généreusement — pour rendre service à ces pauvres reines.

TOUTES LES REINES, à Émilie.

Oh ! vite à l’aide ! — notre cause réclame votre génuflexion.

ÉMILIE, à Thésée.

Si vous n’accordez pas à ma sœur — sa requête avec le même zèle, — le même empressement, la même générosité qu’elle — met à vous l’adresser, jamais à l’avenir je n’aurai la hardiesse — de vous rien demander, ni l’imprudence — de prendre un mari.

thésée.

Relevez-vous, je vous prie ! — Je me supplie moi-même de faire — ce que vous me demandez à genoux. Pirithoüs, — emmène la fiancée ! Allez prier les dieux — pour mon succès et pour mon retour ; n’omettez rien — dans cette cérémonie urgente. Reines, — suivez votre soldat.

À Artésius.

Vous, partez, comme je vous l’ai dit, — et venez nous rejoindre sur la plage d’Aulis avec — les forces que vous pourrez lever ; nous trouverons là — des troupes en réserve pour une affaire — plus grave.

Sort Artêsius.
À Hippolyte.

Puisque notre mot d’ordre est la hâte, — j’imprime ce baiser sur ta lèvre groseille ; — ma mie, garde-le comme un gage de moi.

Au cortége.

Mettez-vous en marche ; — je veux vous voir partir.

Tous se dirigent vers le temple, excepté Thésée, Pirithoüs et les trois reines.
THÈSÈE, reprenant.

— Adieu, ma charmante sœur ! Pirithoüs, — fais célé-