Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 1.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
LES DEUX NOBLES PARENTS.

sable — et trop ambitieuse que d’aspirer à l’égaler. — Faibles comme nous le sommes, ayant presque perdu le souffle à nager — dans cette eau profonde, tendez-nous seulement — vos mains secourables, et nous louvoierons, — et nous tâcherons de nous sauver. Vous entendrez — des scènes qui, toutes inférieures qu’elles sont à l’art de Chaucer, sembleront encore — mériter un déplacement de deux heures. Paix à ses os ! — Joie à vous !… Si cette pièce ne chasse pas — pour un moment l’ennui de chez nous, nous considérerons — nos insuccès comme tellement accablants que nous devrons renoncer.

Fanfare.

ACTE I
SCÈNE I
Musique. Entre Hymen portant une torche allumée. Un enfant en robe blanche marche devant, en chantant et en semant des fleurs. Derrière Hymen vient une Nymphe, enveloppée dans les tresses de ses cheveux et portent une couronne d’épis ; puis Thésée, entre deux Nymphes portant des guirlandes d’épis sur la tête ; puis Hippolyte, la fiancée, conduite par Pirithoüs et par une autre Nymphe, portant une guirlande sur la tête et ayant aussi les cheveux tombants ; derrière Hippolyte, Émilie, relevant la queue de sa robe. Enfin Artésius et les gens du cortége.
CHANT.

Roses, dénuées d’épines aiguës,
Reines, non par le parfum seul,
Mais par la couleur ;
Œillets vierges, à la vague odeur,
Marguerites sans parfum, mais si élégantes,
Thym constamment embaumé ;

Primevère, fille aînée du printemps,
Avant-coureuse du joyeux renouveau,
Au sombre calice ;