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égard pour les charmes de la Vertu, son unique bien était le fléau de ses vices, nous avons démontré qu’elle n’en serait pas plus vertueuse : mais il est certain que si de plein gré, & sans aucun motif bas & servile, l’homme colère étouffe la passion, & le luxurieux réprime ses mouvements ; si tous deux supérieurs à la violence de leurs penchants, ils sont devenus, l’un modeste & l’autre tranquille & doux ; nous applaudirons à leur vertu, beaucoup plus hautement que s’ils n’avaient point eu d’obstacles à surmonter. Quoi donc ! le penchant au vice serait-il un relief pour la vertu ? Des inclinations perverses seraient-elles nécessaires pour parfaire l’homme vertueux ?

Voici à quoi se réduit cette espèce de difficulté. Si les affections libertines se révoltent par quelqu’endroit, pourvû que