Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas pour dépouiller un homme du caractère & du titre de vertueux. Mais lorsque la superstition ou des coutumes barbares le précipitent dans de grossières erreurs sur l’emploi de ses affections ; lorsque ces bévues sont si fréquentes, si lourdes & si compliquées qu’elles tirent la Créature de son état naturel, c’est-à-dire, lorsqu’elles exigent d’elle des sentiments contraires à l’humaine société, & pernicieux dans la vie civile ; céder, c’est renoncer à la Vertu.

Concluons donc que le Mérite ou la Vertu dépendent d’une connaissance de

    successivement de ces étrangetés, dit Montagne, ont senti par les oppositions qu’on leur a faites, où logeoit la difficulté de la persuasion, & ils ont calfeutré ces endroits de piéces nouvelles ; ils n’ont point craint d’ajouter de leur invention autant qu’ils le croyoient nécessaire pour suppléer à la résistance & au défaut qu’ils pensoient être en la conception d’autrui. Histoire fidelle & naïve de l’origine & du progrès des erreurs populaires.