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dévot.[1] Tant est grande sur nos esprits, l’autorité des principes moraux.

Qu’eſt-ce donc que la Vertu morale ? Quelle influence la Religion en général a-t-elle ſur la probité ? Juſqu’à quel point ſuppoſe-t’elle de la vertu ? Seroit-il vrai de dire que l’Athéiſme exclut toute probité & qu’il eſt impoſſible d’avoir quelque Vertu morale, ſans reconnoître un Dieu ? Ces queſtions ſont une ſuite de la réflexion précédente & feront la matière de ce premier Livre.

Ce ſujet eſt preſque tout neuf : d’ailleurs l’examen en eſt épineux & délicat : qu’on ne s’étonne donc pas, ſi je ſuis une méthode un peu ſingulière. La licence de quelques plumes modernes a répandu a

  1. Par-tout où ce mot ſe prend en mauvaiſe part, il faut entendre, comme dans la Bruyere & la Roche-Foucault, faux Dévot ; ſens auquel une longue & peut-être odieuſe preſcription l’a déterminé.