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à ces mélancoliques compagnes qu’elle abandonne le tempérament : état dont nous avons parlé & exposé la misère, en établissant combien l’économie des affections est nécessaire au bonheur.

Nous avons remarqué que dans l’inaction du corps, les esprits animaux privés de leurs fonctions naturelles, se jettent sur la constitution, & détruisent leurs canaux en exerçant leur activité. Image fidelle de ce qui se passe dans l’âme de l’indolent. Les affections & les pensées détournées de leurs objets, & contraintes dans leur action, s’irritent & engendrent l’aigreur, la mélancholie, les inquiétudes & cent autres pestes du tempérament. Alors le Phlegme s’exhale : la Créature devient sensible, colère, impétueuse ; & dans ces dispositions inflammables, la moindre étincelle suffit pour mettre tout en feu.