Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quant aux influences de cette passion sur l’esprit & sur le corps, & à ses funestes suites dans les différentes conjonctures de la vie, c’est un détail qui nous mènerait trop loin. D’ailleurs, nos Ministres se sont emparés de ces moralités analogues à la Religion, & nos sacrés Rhéteurs en font retentir depuis si longtemps leurs Chaires & nos Temples, que pour ne rien ajouter à la satiété du genre humain[1], en anticipant sur leurs droits, nous n’en dirons pas davantage. Aussi bien, ce qui précède suffit pour démontrer qu’on se rend malheureux en se livrant à la colère, & que l’habitude de ce mouvement est une de ces maladies de tempérament,

  1. Ce trait tombe sur l’Eglise Anglicane qui peut se flatter d’être féconde en mauvais Prédicateurs. Les Flechiers, les Bossuets, les Bourdaloües, & une infinité d’autres écarteront à jamais ce reproche de l’Eglise Gallicane.