Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

craindre un Diable & non pas un Dieu. La crainte de l’Enfer & toutes les terreurs de l’autre monde ne marquent de la Conscience, que quand elles sont occasionnées par un aveu intérieur des crimes que l’on a commis : mais si la Créature fait intérieurement cet aveu, à l’instant la Conscience agit, elle indique le châtiment, & la Créature s’en effraie, quoique la Conscience ne le lui rende pas évident.

La Conscience religieuse suppose donc la Conscience naturelle & morale. La crainte de Dieu accompagne toujours celle-là ; mais elle tire toute sa force de la connaissance du mal commis & de l’injure faite à l’Etre suprême, en présence duquel, sans égard pour la véné-

    mesure qu’il devient meilleur ; & vous risquez de l’injurier dans l’instant même où vous avez dessein de lui rendre hommage.