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deviendront-ils pas habituels, si l’on n’écarte leur influence, ou si l’on n’arrête leur progrès dans le tempérament ? Or, l’exercice des affections sociales est l’émétique du dégoût ; c’est le seul contre-poison de la mauvaise humeur. Car nous avons remarqué que lorsque la Créature prend son parti & se résout à guérir de ces maladies de tempérament, elle a recours aux plaisirs de la Société, elle se prête au commerce de ses semblables, & ne trouve de soulagement à sa tristesse & à ses aigreurs, que dans les distractions & les amusements de la compagnie.

Dans ces dispositions fâcheuses, dira-t-on peut-être, la Religion est d’un puissant secours. Sans doute ; mais quelle espèce de Religion ? Si sa nature est consolante & bénigne ; si la dévotion qu’elle inspire est douce, tranquille & gaie ;