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veilleux. On la lit sur les visages ; elle s’y peint en des caractères indicatifs d’une joie plus vive, plus complète, plus abondante, que celle qui accompagne le soulagement de la faim, de la soif & des plus pressants appétits. Mais l’ascendant actuel de cette espèce d’affection sur les autres, ne permet pas de douter de leur énergie. Lorsque les affections sociales se font entendre, leur voix suspend tout autre sentiment, & le reste des penchants garde le silence. L’enchantement des sens n’a rien de comparable : quiconque éprouvera successivement l’une & l’autre volupté, donnera sans balancer la préférence à la première. Mais pour prononcer avec équité, il faut les avoir éprouvées dans toute leur intensité. L’honnête homme peut connaître toute la vivacité des plaisirs sensuels ; l’usage modéré qu’il en fait, répond de la sensibilité de