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troubler par son excès toute l’économie des inclinations sociales. Oui, la Religion, j’ose le dire, serait trop énergique en celui qu’une contemplation immodérée des choses célestes, qu’une intempérance d’extase refroidirait sur les offices de la vie civile & les devoirs de la société. Cependant, « Si l’objet de la dévotion est raisonnable, & si la croyance est orthodoxe, quelle que soit la dévotion, pourra-t-on dire encore ; Il est dur de la traiter de superstition ? Car enfin si la Créature laisse aller ses affaires domestiques à l’abandon, & néglige les intérêts temporels de son prochain & les siens, c’est l’excès d’un zèle saint dans son origine qui produit ces effets » . Je réponds à cela, que la vraie Religion ne commande pas une abnégation totale des soins d’ici bas ; ce qu’elle exige, c’est la préfé-