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Vertu, s’étonnent d’un désordre qu’ils supposent gratuitement dans la conduite de l’Univers, la Nature fait précisément le contraire de ce qu’ils imaginent ; que l’intérêt particulier de la Créature est inséparable de l’intérêt général de son espèce ; enfin, que son vrai bonheur consiste dans la Vertu, & que le Vice ne peut manquer de faire son malheur.


Section Seconde.


Peu de gens oseroient supposer qu’une Créature en qui ils n’aperçoivent aucune affection naturelle, qui leur paraît destituée de tout sentiment social & de toute inclination communicative, jouit en elle-même de quelque satisfaction, & retire de grands avantages de sa ressemblance avec d’autres Etres : l’opinion générale, c’est qu’une pareille Créature en rompant avec le genre