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En conséquence de ces idées singulières, il faudroit avouer que dans chaque système de Créatures, l’intérêt de l’individu est contradictoire à l’intérêt général, & que le bien de la Nature dans le particulier est incompatible avec celui de la commune nature. Etrange constitution ! dans laquelle, il y auroit certainement un désordre & des bizarreries que nous n’apercevons point dans le reste de l’Univers. J’aimerois autant dire de quelque corps organisé, animal ou végétatif, que, pour assurer que chaque partie jouit d’une bonne santé, il faut absolument supposer que tout est malade ?

Mais pour exposer toute l’absurdité de cette hypothèse, nous allons démontrer que, tandis que les hommes s’imaginant que leur avantage présent est dans le Vice & leur mal réel dans la