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à être vertueux, il n’est pas nécessaire de croire en Dieu. Mais le préjugé contraire une fois contracté, le mal est sans remède, & il faut convenir qu’indirectement l’Athéisme y conduit.

Il est presqu’impossible de faire grand cas des avantages présents de la Vertu, sans concevoir une haute idée de la satisfaction qui naît de l’estime & de la bienveillance du genre-humain ; mais pour connoître tout le prix de cette satisfaction, il faut l’avoir éprouvée. C’est donc sur la possession ravissante de l’affection généreuse des hommes, & sur la connoissance de l’énergie de ce plaisir, que sont fondés ceux qui placent le bonheur actuel dans la pratique des Vertus. Mais supposer qu’il n’y a ni bonté ni charmes dans la nature ; que cet Etre suprême, qui nous prescrit la bienveillance pour nos