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dira quelqu’un) a proportionné les sens aux choses sensibles. De quelle nature entend-on parler, lorsque les dogmatiques disputent encore avec force sur ce que c’est que la nature, sans avoir pu liquider cette affaire jusqu’à présent ? Si quelqu’un veut décider cette question, ce que c’est que la nature, et que ce quelqu’un soit un ignorant, les dogmatiques eux-mêmes le croiront indigne de toute croyance ; et, s’il est philosophe, il sera une des parties discordantes, et bien loin d’être juge, il faudra examiner son opinion et en juger.

Disons donc que s’il n’y a point d’absurdité à dire que les qualités différentes que nous croyons apercevoir dans une pomme, y sont effectivement, et plusieurs autres encore avec celles-là, ou bien à dire au contraire, que ces qualités mêmes, qui tombent sous nos sens n’existent point au-dehors, nous ne saurons pas certainement quelle est cette pomme, et nous raisonnerons de la même manière à l’égard de toutes les choses sensibles. Or si les objets extérieurs sont incompréhensibles aux sens, l’entendement ne pourra pas non plus les comprendre, et par cette raison encore nous conclurons, que nous devons nous arrêter à l’Époque, et suspendre notre jugement à l’égard des objets extérieurs.

Du quatrième moyen de l’Époque.