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en est à peu près comme quand nous entendons parler des étrangers, dont nous ne concevons point le langage, ne remarquant en eux qu’une voix uniforme, et non distinguée par aucune variété de prononciation.

Mais quoi ! Nous entendons que les chiens ont une certaine voix quand ils poursuivent quelqu’un, une autre quand ils hurlent, une autre quand on les bat, et encore une autre quand ils caressent. Enfin pour finir, si l’on veut considérer ici les choses attentivement, on trouvera qu’il y a une grande diversité de voix, non seulement dans cet animal, mais encore dans plusieurs autres, selon la diversité des circonstances. Voilà les raisons qui peuvent faire conclure que les animaux, que l’on dit être privés de raison, ne sont pas privés de toute faculté d’énoncer leurs pensées et leurs perceptions. Si donc les animaux ont les sens aussi parfaits, que les hommes : s’ils ont une raison et un discours intérieur, comme les hommes : et s’ils ont outre cela par surcroît une sorte de faculté de s’énoncer, et d’exprimer leurs perceptions au-dehors, on pourra autant les en croire que nous, à l’égard de choses qui dépendent de la pensée ou de la perception passive des objets.

Ce que j’ai fait voir à l’égard du chien, je pourrais