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intérieur. Il est donc évident qu’eu égard à ce discours intérieur, le chien peut passer, avec justice, pour un animal à qui il ne manque rien. Et c’est peut-être cette persuasion, qui a fait que quelques philosophes se sont distingués en prenant leur nom de celui de cet animal. Il n’est pas nécessaire maintenant de parler de la faculté qu’il a d’exprimer sa pensée au-dehors, et que l’on peut appeler son discours extérieur, ou sa parole : puisque même quelques philosophes dogmatiques (pythagoriciens), ont rejeté la parole, comme étant contraire à l’acquisition de la vertu, ce qui faisait qu’ils gardaient le silence tout le temps qu’ils se soumettaient à l’instruction. En effet supposons qu’un homme soit muet ; personne ne dira pour cela qu’il soit privé de raison, comme les brutes. Mais laissons ces choses. Ne voyons-nous pas que les animaux brutes profèrent quelques paroles humaines, comme les pies et quelques autres animaux. Passons encore cela sous silence, et venons au fait. Encore que nous n’entendions pas, et que nous ne pénétrions pas le langage des animaux, il n’y a pas d’absurdité à dire qu’ils discourent entre eux ; mais que nous ne comprenons pas ce qu’ils disent. Il