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vres, les chats, et d’autres animaux, ont une perception des objets tout autre, que ceux qui ont la prunelle ronde. Selon qu’un miroir est taillé, ou façonné, il nous fait voir les objets différemment ; s’il est concave, il nous représente les objets plus petits ; s’il est convexe, il nous les représente allongés et étroits : il y a des miroirs qui font voir à celui qui s’y regarde, sa tête en bas et ses pieds en haut. C’est pourquoi comme les parties qui appartiennent à l’organe de la vue sont toutes différentes, que les unes sont recourbées et sortent en dehors, que d’autres sont plus concaves, et que d’autres aussi sont plus aplaties, il est probable que ces choses-là font que les perceptions ou les sensations, ou les imaginations des animaux sont aussi toutes différentes, et que, par exemple, les chiens, les poissons, les lions, les hommes, les sauterelles, ne voient pas les mêmes objets sous des grandeurs égales, ou sous de semblables figures ; mais chacun selon l’impression qu’il reçoit par les organes propres à la faculté de voir qui lui est particulière.

Il faut raisonner de même à l’égard des autres sens. Car comment peut-on dire, par exemple, que l’attouchement, ou le sens du toucher, produise une semblable perception dans les animaux revêtus de coquilles, dans