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vrais maux par elles-mêmes et de leur nature : au lieu que le sceptique ne décidant pas qu’aucune des choses qui l’incommodent soit un mal par elle-même et de sa nature, il les souffre avec plus de modération que les autres hommes. Voilà pourquoi nous disons que par rapport aux choses qui dépendent de l’opinion, la fin du philosophe sceptique est l’Ataraxie, et qu’eu égard aux sentiments et aux perceptions involontaires, sa fin est la Métriopathie, qui est une souffrance modérée des douleurs. Quelques philosophes sceptiques distingués y ont ajouté l’Époque, ou là suspension de l’esprit à l’égard des questions qui partagent les dogmatiques.

Chap. XIII Des moyens généraux, dont les sceptiques se servent dans leur examen pour parvenir à l’Époque.

Nous avons dit que l’Ataraxie est une fuite de l’Époque, ou de la suspension du jugement en toutes choses. Il faut maintenant faire voir quels sont les moyens que nous employons pour en venir à l’Epoque. Or cela se fait, pour le dire en général, en opposant mutuellement les choses entre elles : nous opposons les choses apparentes ou sensibles aux apparentes, ou les intellectuelles aux intellectuelles ; ou en permutant, les choses apparentes aux intellectuelles ; etc. Nous opposons, dis-je, les choses apparentes aux apparentes ; comme, lorsque nous disons qu’une