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de la Morale, ou de l’Éthique considérée comme une partie de ce que l’on appelle Philosophie.

Chap. X Si les sceptiques détruisent les apparences des sens.

Ceux qui disent que les sceptiques nient ou détruisent les apparences évidentes des sens, paraissent ne pas entendre ce que nous disons. Nous ne renversons point les choses, qui, parce qu’il y a de passif dans notre imagination, nous obligent bon gré, mal gré, de donner notre assentiment à quelque chose, comme nous l’avons dit : Or ces choses-là sont les apparences des sens. Quand nous recherchons si un objet est tel qu’il nous paraît, nous en avouons l’apparence ; nous ne disputons pas, et nous n’avons aucun doute sur ce qui nous paraît d’une chose, mais seulement sur ce qu’on dit de cette chose, qui paraît. Or cela est autre chose que de disputer sur ce qui paraît. Il nous paraît, par exemple, que le miel cause en nous une saveur douce ; nous convenons de cela, car nous en sentons la douceur : mais nous doutons, si le miel est doux, quand on voudra juger de cela par la raison et par l’intelligence. Or ce n’est pas là ce qui paraît, que ce jugement de l’entendement ; mais c’est ce que l’on affirme sur une apparence. Que si nous faisons aussi des difficultés, sur