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aux Sceptiques ; en raisonnant sur des choses incertaines ; comme quand il dit, pas plus ceci que cela, ou, je ne définis rien : ou quand il se sert d’autres expressions semblables, dont nous parlerons ensuite, il ne prétend par là établir aucun dogme. Celui qui établit ou suppose un dogme, établit ou suppose comme une chose qui est, ce sur quoi il fonde son dogme. Mais un sceptique ne dit pas que les termes dont il se sert, et par lesquels il paraît marquer et établir son doute, soient tels que l’on doive absolument s’en servir. Car il n’établit rien, non pas même son doute.

La pensée du Sceptique est donc, que, comme cette proposition, Toutes choses sont fausses, signifie qu’elle même est fausse, aussi bien que toutes les autres : ce qu’il faut dire de même de cette autre proposition, Il n y a rien de vrai, qui signifie qu’elle même n’est pas plus vraie, que toutes les autres choses ; la pensée du Sceptique est, dis-je, que tout de même cette expression, Pas plus, signifie qu’elle même n’est pas plus vraie, que ce qu’elle paraît nier, et qu’elle se comprend elle même avec toutes les autres choses qu’elle semble rejeter. Il faut dire la même chose des autres manières de parler des Sceptiques.

Maintenant donc, comme celui qui établit un dogme, suppose comme une chose qui est