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j’ai déjà dit. Car j’ai foit voir que l’on ne peut connaître ni le vrai ni le faux, ſelon les dialecticyens, & je l’ai prouvé en pluſieurs manières différentes, & principalement en ruinant leurs arguments indémontrables, & leur démonſtration, qui ſont les preuves de leur art ſyllogiſtique.

Néanmoins entre pluſieurs choſes que l’on pourroit icy rapporter de particulier au ſujet préſent, nous dirons ſeulement ceci, parce que nous tachons d’eſtre courts. Tous les ſophiſmes qui paraiſſent pouvoir eſtre réſolus par la dialectique, la ſolution en eſt inutile ; & ceux dont la ſolution eſt utile, jamais un dialecticyen ne ſauroit les réſoudre, & il n’y a que ceux qui ſont habiles dans chaque art, & qui ont acquis la connaiſſance des choſes par leur application, qui en puiſſent trouver la ſolution.

Donnons en un ou deux exemples. Que l’on propoſe ce ſophiſme à un médecin. Dans les relachements des maladies, il faut uſer d’un différent régime de vivre, & boire du vin : or quand quelque maladie que ce ſoyt ſe forme, il ſe foit ordinairement quelque relachement avant les trois premiers jours : donc il faut changer de régime & boire du vin à l’ordinaire avant les trois premiers jours du mal. Un dialecticyen ne ſauroit rien fournir qui puiſſe ſervir à réſoudre cet ar-