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Chap. XXI. Des accidents communs.

On peut raiſonner à peu près de meſme ſur les accidents communs, ou ſur les propriétez communes. Car ſi Dion & Téon ont, par exemple, une ſeule & meſme propriété commune, comme ſeroit celle de voir ; ſi nous ſuppoſons que Dion vienne à mourir, & que Téon luy ſurvive, & qu’il voie, ou bien il faudra dire que la vue de Dion qui eſt mort, demeure entière, ce qui répugne à l’évidence de la choſe, ou bien il faudra dire que ſa vue eſt périe & n’eſt pas périe, ce qui eſt abſurde. Donc la faculté de voir de Téon n’eſt pas la meſme que celle de Dion. Donc ce font deux facultez différentes & particulières chacune à un chacun. Si, par exemple, la reſpiration eſt une meſme propriété dans Dion & dans Téon, il ne ſe peut pas faire que cette reſpiration ſoyt encore dans Téon, & qu’elle ait ceſſé dans Dion. Or il ſe peut faire que celuy-ci ſoyt mort, & que l’autre ſoyt encore vivant. Donc elle n’eſt pas une meſme choſe dans l’un & dans l’autre. Mais il ſuffit pour le préſent d’avoir dit en peu de mots quelque choſe ſur ce ſujet.