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ni pour l’autre de ces choſes, nous renverſerons (à mon avis) toute la peine inutile que ſe donnent les dogmatiques à cet égard.

D’abord. Si celuy qui ne connaît pas l’objet d’une définition, ne peut pas définir ce qui luy eſt inconnu ; & ſi celuy qui le connaît, & qui le définit enſuite, comprend ſans l’aide de la définition, ce qui eſt défini, & ne foit que donner une définition à une choſe connue ; la définition n’eſt donc pas néceſſaire pour comprendre une choſe. Car ſi nous voulons définir toutes choſes, nous ne définirons abſolument rien, parce que nous tomberons dans le progrès à l’infini : & ſi nous diſons que l’on peut connaître quelques choſes ſans définitions, nous faiſons voir par là, que les définitions ne ſont point néceſſaires pour connaître les choſes ; puiſque comprenant des choſes qui n’ont point été définies, nous pourrions de meſme comprendre toutes les autres ſans définitions. Ainſi ou nous ne définirons rien, pour éviter le progrès à l’infini, ou nous avouerons que les définitions ne ſont point néceſſaires pour connaître les choſes : & par là nous trouverons qu’elles ne le ſont pas non plus