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ſi le quelque choſe qui eſt le genre généraliſſime de toutes choſes eſt faux, toutes les choſes particulières ſeront fauſſes auſſi, & il n’y aura rien de vrai ; mais de là on conclura auſſi qu’il n’y a rien de faux. Car cette proportion, toutes choſes ſont fauſſes, ſera fauſſe auſſi parce qu’elle eſt quelque choſe : & comme cette propoſition particulière, il y a quelque choſe de faux, eſt compriſe dans la générale qui eſt fauſſe, elle fera fauſſe auſſi, & par conſéquent|étant faux que toutes choſes ſoyent fauſſes, & qu’il y ait quelque choſe de faux, il n’y aura rien de faux.

Que ſi le quelque choſe généraliſſime eſt vrai :, toutes choſes ſeront vraies ; mais on inférera de là, qu’il n’y a rien de vrai, parce que cette propoſition, il n’y a rien de vrai, étant quelque choſe, ſera vraie auſſi.

Si ce quelque choſe eſt vrai & faux tout enſemble, toutes les choſes particulières qui ſont fous ce genre feront auſſi vraies & fauſſes en meſme temps : d’où on conclura qu’il n’y a rien qui ſoyt vrai de ſa nature, parce que ce qui eſt vrai par ſa nature, ne peut en aucune manière eſtre faux.

Enfin ſi ce quelque choſe n’eſt ni vrai ni faux, il faudra avouer que toutes les choſes particulières, qui ſont ſous ce genre n’étant ni vraies ni fauſſes, ne feront rien & n’exiſteront point. Voilà donc des raiſons qui