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eſt auſſi un homme. Il y a de plus quelques hommes que nous ne connaiſſons pas ; & par conſéquent ils ne ſeront pas hommes. Bien plus, ſuivant cette notion on pourra dire qu’il n’y a aucun homme. Car ſi Démocrite veut dire qu’il faut qu’un homme ſçait connu de tous, comme aucun homme n’eſt connu de tous, il n’y aura aucun homme ſelon ſa penſée. Il eſt évident que ce ne ſont point icy des ſubtilitez de ſophiſte, & la doctrine de ce philoſophe n’eſt point éloignée de ce que je dis. Car il prétend qu’il n’y a rien autre choſe, à parler véritablement, que du vide & des atomes, leſquels deux principes ſont, à ce qu’il dit, non ſeulement dans les animaux, mais encore dans tous les compoſez. Mais par ces principes là nous ne pourrons pas connaître ce qui eſt propre à l’homme, parce qu’ils ſont communs à toutes choſes, & que rien autre choſe que ces principes, ne ſe préſente à nous. Nous n’avons donc rien par où nous puiſſions diſtinguer l’homme d’avec les autres animaux, & en avoir une connaiſſance intellectuelle qui ſçait claire & évidente.

Épicure dit que l’homme a une certaine forme & eſt animé : & ſuivant ce philo-