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pour la preuve de la première, et alternativement la première pour la preuve de la seconde. C’est là le cinquième moyen.

Que si quelqu’un, qui disputera contre nous, veut se tirer de ces embarras, et que pour cet effet il veuille supposer par concession et sans démonstration, quelque chose qui lui sera utile pour une démonstration suivante, il tombera dans le moyen hypothétique, en se servant d’une supposition pour sa démonstration ; et il n’avancera pas d’un pas. Car, s’il mérite d’être cru dans des choses qu’il suppose et qu’il prend par pure concession, nous mériterons aussi qu’on nous croie, lorsque nous supposerons des choses toutes contraires à ses suppositions. Ajoutez que si l’on suppose une chose vraie, celui qui fait cette supposition, affaiblit ce qu’il suppose et le rend suspect parce qu’il ne le prouve, ni ne l’assure pas, mais qu’il le suppose seulement, et le prend par concession & que, si on suppose faux, c’est un fondement ruineux à l’égard de tout ce que l’on établit dessus.

Outre cela, si cette sorte de supposition a quelque efficace pour démontrer une chose, pourquoi celui qui s’en sert, ne suppose-t-il pas plutôt la chose même qui est en question, et non pas une autre qui lui serve de moyen pour prouver celle qui est en question ?