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représentent les dieux comme étant des adultères, et renversant l’ordre et la bienséance d’un amour naturel et légitime ; et que la loi au contraire nous défend ces choses.

Nous opposons une loi à une opinion dogmatique ; lorsque nous remarquons que, selon Chrysippe, c’est une action indifférente de coucher avec sa mère ou avec sa sœur, et que la loi défend cela.

Nous opposons une persuasion fabuleuse à une opinion dogmatique ; en comparant ce que les poètes disent que Jupiter descend en terre, et vient coucher avec des femmes mortelles ; avec ce que disent des philosophes, que cela est impossible. Un poète dit que Jupiter (Homère, Iliade, XVI) pénétré de douleur à cause de la mort prochaine de Sarpédon, fit tomber en terre une pluie de sang. Mais c’est une doctrine des philosophes, que les dieux sont impassibles, et ne sont assujettis à aucunes passions. Les philosophes renversent encore la fable des hippocentaures, en donnant l’hippocentaure, comme un exemple d’une chose qui n’existe pas, d’un être de raison.

On aurait pu rapporter plusieurs autres exemples de chacune des oppositions ci-dessus ; mais les précédents suffisent pour ce discours abrégé.